Lisez l'article du Dr Thoin sur le burnout dans La Provence ! Découvrez les causes, les symptômes et les solutions pour combattre l'épuisement professionnel.
Le burnout représente un problème de santé publique majeur dans nos civilisations. Il soit retrouvé après les statistiques de mutuelle dans 18 % des salariés en France .
Il correspond à un épuisement professionnel dans un contexte particulier de stress chronique. Il touche des personnalités très investis professionnellement.
Il entraine de façon insidieuse un sentiment de dévalorisation, et d’iniquité.
Selon Santé publique France ” Le burnout ou épuisement professionnel est caractérisé comme un état d’épuisement physique, émotionnel et mental résultant d’une exposition à des situations de travail émotionnellement exigeantes. Le syndrome inclut trois dimensions (classiquement mesurées par le questionnaire Maslach Burnout Inventory [MBI] : l’épuisement, à la fois physique et psychique ; la dépersonnalisation (ou cynisme), se traduisant par un retrait et une indifférence vis-à-vis du travail, et enfin, la perte d’efficacité au travail et la dévalorisation de soi.” Tous les types d’emploi sont concernés et le fait d’être confronté dans son métier à des demandes d’un tiers constitue un facteur de risque supplémentaire
Les causes sont à ce jour inconnues, on cite pêle-mêle une fatigue chronique, un stress professionnel accentuée une société déshumanisée
Néanmoins les seules solutions proposées reposent sur un éloignement de l’activité professionnelle d’une part et d’autre part sur un repos prolongé.
Je voudrais aborder ce sujet à travers un prisme particulier, c’est-à-dire les troubles du sommeil.
Je consulte quotidiennement des patients épuisés, présentant des troubles du sommeil et qui présentent ou qui ont présenté un burnout.
En effet le stress et la pression sociale de nos sociétés ont entraîné une baisse de temps de sommeil de plus d’une heure et demie par nuit depuis 20 ans.
Des conséquences sur la la santé mentale mais aussi physique est confirmées quotidiennement tant sur le plan de la dépression que sur les maladies cardio-vasculaires et les cancers notamment du sein
Parallèlement à la privation de sommeil, il apparaît une pathologie majeure, marquée par une prévalence extrêmement importante dans la population générale : l’apnée du sommeil.
Elle est souvent sous-évaluée mais surtout difficilement diagnostiquée dans les populations non obèse entre 30 et 50 ans et entraîne une asthénie, une dépression profonde, un syndrome anxiodépressif notamment chez les femmes (objectivé récemment en IRM fonctionnel )
Il existe soit des réveils fréquents nocturnes soit une hypersomnie c’est-à-dire la nécessité de dormir plus de 10 h sur les 24 heures.
Le sommeil se révèle non-récupérateur car fragmenté par les efforts respiratoires nocturnes en relation avec une réduction du calibre des voies aériennes supérieures. Cela impose des siestes fréquentes mais peu récupératrice, une nécessité de dormir plus de 10 h et une difficulté au réveil matinale.
Le caractère perfectionniste sur les deux versants personnel et professionnels poussent ces patients à ne pas respecter leur temps de sommeil et entraine insidieusement le burn out.
Il s’associe à ces symptômes des palpitations, des douleurs thoraciques spontanées et invalidantes, des malaises, vertiges voir syncope qui sont la plupart du temps non identifiés lors des consultations médicales.
Or, le traitement du syndrome d’apnée du sommeil ou l’augmentation du temps de sommeil, corrige l’ensemble de ces anomalies rapidement.
Il apparaît en conséquence primordial d’envisager de suspecter les pathologies du sommeil chez les patients en burnout, pour lesquelles l’asthénie c’est-à-dire la fatigue n’est attribuée trop souvent uniquement au stress professionnel en oubliant, les anomalies du sommeil sous-jacente. Par ailleurs une recherche simple par polygraphie sans étude encéphalographique reste faussement négative. ( polysomnographie)
En conséquence le burn out se déclare sur terrain particulier qu’il nous faut rechercher .
Le stress occasionné par la pression sociale, peut-être prise en charge ou en partie amélioré par la pratique de la méditation en pleine conscience, ce qui a été démontré dans quelques études.
